Quatrième de couv'
A l'occasion d'un vernissage dans une galerie norvégienne, Gorm, anonyme, guette les apparitions de Rut, la peintre qui est ce jour-là à l'honneur. Derrière les apparats et les frasques des uns et des autres, il sait pourquoi il est là. Et se souvient. Gorm naît dans une famille bourgeoise, au père souvent absent et à la mère dépressive et mystique. Réservé, il peine à trouver sa place, autant avec ses camarades de jeux que dans sa famille.
Rut ne vit pas sur le continent mais sur une île, dans un milieu modeste. Elle veille sur son frère Jorgen, son jumeau, marqué à vie par sa naissance retardée. Leur père est un prédicateur à succès, auquel la mère jette toutes les grossièretés dont elle est capable.
La première fois que Gorm et Rut se croisent, c'est le drame. Gorm blesse Rut par accident. Le souvenir de l'autre n'aura alors de cesse de les hanter. Et de les accompagner alors qu'ils grandissent, s'affranchissent de leur milieu, découvrent l'émoi. Ils se croiseront parfois. Se chercheront encore. Mais tous deux savent qu'ils sont l'un à l'autre, à jamais.
Aujourd'hui est le jour de leur septième rencontre.
De l'écriture tranchée et sensuelle qui a fait le succès du Livre de Dina, Herbjorg Wassmo nous plonge dans les turbulents méandres d'un lien indéfectible.
Ma lecture...
La lecture des premières pages m'a semblé assez fastidieuse. Cette impression étant certainement due à la construction du récit: le premier chapitre évoque et relate partiellement (rassurez-vous) la septième et dernière rencontre, et les chapitres suivants sont construits chronologiquement.
Une fois cette première cinquantaine de pages passée, la trame se dessine et on oublie progressivement la première impression et ce semblant de résolution de l'intrigue.
L'écriture et la narration mûrissent au rythme du temps qui s'écoule pour les héros. La naïveté des personnages, la simplicité des pensées et des images (empreintes toutefois d'une jolie vérité), font progressivement place à un style plus abouti.
Les héros sont d'emblée emprisonnés dans des destins à priori différents et pourtant communs avec le poids des traditions, de l'éducation, des tragédies familiales et des mésalliances. Ils sont attachants et agaçants, ce sont des personnages sensibles.
Inévitablement, les alternatives qui s'offrent à eux sont tour à tour la résignation ou la fuite.
Ils se construisent au gré des rencontres, des choix de dépit, des désillusions et des renoncements. Le destin s'acharne à ne pas les placer en face au bon moment. Ils ne semblent pourtant jamais mettre toute leur énergie pour contrer cette fatalité...
Je m'attendais à lire une histoire d'amour. Il s'agit plutôt de l'histoire parallèle de deux personnages qui se rencontrent sept fois. Ce roman est davantage le récit de moments de vie qui s'entrecroisent pour deux êtres qui ont été marqués (physiquement concernant Rut) par une première rencontre "coup de foudre".
Je dois également vous avouer que c'est une première pour moi de commenter -et critiquer- ma lecture d'ordinaire si égoïstement archivée entre mes 6 neurones.
L'exercice n'est pas aisé mais j'espère bien progresser au cours de mes 19 autres commentaires...
Le récapitulatif des livres lus, critiqués est
ICI
Je pense être la première à avoir commenté la lecture de cet ouvrage dans le cadre du
Prix littéraire des blogueurs