jeudi 22 avril 2010

Sagan à toute allure, M-D Lelièvre





Quatrième de couverture

Vibrante icône dont l'anticonformisme délicieusement scandaleux et le mode de vie solaire ont incarné les rêves de plusieurs générations, Françoise Sagan habite notre imaginaire. Marie-Dominique Lelièvre l'a prise en filature et revisite son mythe. Menant une enquête littéraire à suspense, elle a eu accès à des archives confidentielles, rencontré les proches de Sagan, feuilleté ses livres, consulté ses manuscrits, écouté ses disques... De cet incroyable et bouleversant voyage au pays de Sagan, elle nous ramène une biographie étonnamment vivante, un kaléidoscope foisonnant de documents secrets, de coups de théâtre, de révélations, brossant le portrait en clair-obscur d'une femme fragile et attachante.

Ma lecture

Je ne suis pas une grande lectrice de biographies même s'il m'arrive d'en lire quelquefois.
En revanche, plus jeune j'ai beaucoup lu Sagan, sans m'intéresser à la femme publique et c'est donc avec un œil neuf que j'ai ouvert cet ouvrage.

Mon avis est très partagé.

Commençons tout d'abord par ce qui m'a déplu: le manque de discrétion de l'auteur. Je voulais rencontrer Sagan et j'ai parfois eu le sentiment de davantage rencontrer celle qui écrivait la biographie de Sagan. Le livre est parsemé de remarques et comparaisons très personnelles (exemple:"Duras, c'est Angot light",  des références à Desperate Housewives, Houellebecq).
M-D Lelièvre "balance" sur les absents à l'enterrement de Sagan: les éditeurs, trop pressés de lancer leur rentrée littéraire, M.Gorgia, trop heureux de fêter les 70 ans de Bardot.

Finalement, n'est-ce pas parce qu'elle a trop aimé Sagan que la biographe ne peut d'empêcher de dénigrer et montrer du doigt les éditeurs, les profiteurs et autres parasites gravitant autour de la fragile Françoise? et donc de perdre cette distance que j'apprécie lorsque je lis d'ordinaire des biographies?

J'ai été sensible à l'admiration que porte M-D Lelièvre à  Sagan, la considérant comme une grande figure de la littérature en faisant même intervenir un professeur de la Sorbonne pour décrypter son style littéraire afin de prouver qu'il s'agit d'un auteur de talent.

Et finalement c'est sa bienveillance constante qui m'a permis d'apprécier cette biographie: on oublie qu'elle ne fut jamais une mère mais une amie exceptionnelle, qu'elle se détruisit à petit feu pour créer dès Bonjour tristesse, à l'image des grands auteurs qu'elle admire et dont elle ne pense pas mériter le qualificatif.

Merci à Anyuka de m'avoir prêté ce livre dans le cadre d'un échange de notre blog à 10 mains.