Quatrième de couverture
Le non-héros d'En effeuillant Baudelaire, c'est Mike Shaw : un homme ordinaire, banal, mais " terriblement British ", issu de la petite classe moyenne des faubourgs de l'Est de Londres. Net, propre sur lui, impeccable, Mike est un comptable sans avenir, ni guère de passé. Sauf un compte à régler avec son enfance : un père écrasé par sa femme avant de l'être par un train rapide, à la gare de Waterloo. Une rencontre de pub cataclysmique retourne le sens de sa vie. Elle s'appelle Laura. Et puisque " tout le monde a une histoire de Laura ", celle-ci sera la sienne. Impitoyable.
Dans l'atmosphère cynique de l'Angleterre thatchérienne et post-thatchérienne, il se laisse manipuler... par naïveté ? par calcul ? par vengeance " de classe " ? par désespoir ? Qui sait ? Sur un fond œdipien encore à vif, il fait un apprentissage fulgurant des turpitudes ordinaires ou extraordinaires des milieux super friqués du côté de Regent Street. Candide, mais cynique, il traverse un Londres peuplé de personnages dignes des meilleurs films noirs dans l'Angleterre du cricket, des pubs, des dandys, des excentriques, et du crime.
Et Baudelaire ? Son œuvre accompagne en sourdine et en contrepoint ce roman net, au style sans fioritures, sans adjectifs ni adverbes.
Ma lecture
J'ai été séduite dès les première pages par la manière très particulière qu'a Bruen de mener le récit. Le personnage, hors norme, car n'ayant vraiment pas "le profil de l'emploi" pour un polar, suscite vraiment la curiosité du lecteur.
Sur toute une bonne moitié du roman, j'ai trouvé le personnage crédible, son évolution passionnante puis, il y a eu comme une grand dégonflement de ballon de baudruche.
C'est comme si je perdais l'intérêt pour le roman: le personnage avec son humour creux m'a agacée, il est l'homme qui fait le méchant, usant de phrases toutes faites, me semblant davantage agressif dans ses répliques, avec des paroles dignes d'un adolescent révolté.
J'ai trouvé le livre dénué de toute analyse psychologique, et je n'ai donc compris aucun des personnages, aucune de leurs motivations. Ils me semblaient être davantage des archétypes: du comptable aux costumes noirs bien repassés (tous identiques), du parvenu, de l'homosexuel, de l'ami couard, de l'allumeuse "fille à papa".
C'est dommage, j'ai pris du plaisir à la lecture sur la moitié de l'œuvre, mais cela n'a pas suffit pour vous la recommander vivement ...
Je crois en revanche, qu'il a été très apprécié à sa sortie.
Hélène et Lolotte ont aussi commenté leur lecture pour le Prix Mare au Diable du Prix littéraire des blogueurs
4 commentaires:
J'aime beaucoup lire tes critiques car elles sont sans concessions!
Tu pourrais remplacer Nolot et Zemmour pour leur critique litteraire du Samedi soir, les yeux fermes ...
peux-tu m'expliquer comment on participe au challenge je lis aussi des albums? merci !!!
Chrys et Zaza: ha bon?
Mais j'arrive pas à faire dans la demi mesure et ça me pose problème car on pourrait croire que j'ai detesté alors que non!
Chocoladdict: tu as reçu ma réponse?
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