ou "Le jour où tu pleures parce que tu voulais tant être aimée"
J'ai toujours été élue déléguée de classe. Du plus loin que je m'en souvienne. Le plus étonnant c'est que du plus loin que je me souvienne, je n'ai pas toujours demandé à être élue déléguée.
Et pourtant... je ne suis pas ce qu'on peut appeler une grande gueule.
Le syndicalisme je n'y connaissais rien, je peux même dire que j'ai été élevée à l'opposé de la vie syndicale (si tu vois ce que je veux dire) jusqu'à ce qu'une collègue que j'apprécie énormément prenne sa retraite et me passe le relais.
J'ai accepté parce que c'est ma copine car pour moi une secrétaire était celle qui rédigeait les compte-rendus, sauf qu'une Secrétaire Générale n'est pas celle qui prend des notes en général mais celle qui a des responsabilités et prend des décisions.
J'ai endossé ce rôle plus discrètement que vaillamment d'ailleurs pendant des années.
Il y a quatre ans, portée par les événements, j'avais bravé un audit de l'IGAS (Inspecteur Général des Affaires Sociales) exposant oralement un argumentaire construit et force est de constater, convaincant.
Mais aujourd'hui, me voici encore en ligne de mire.
Sauf que moi qui me noie dans un verre d'eau depuis que je suis maman, je te rappelle qu'en ce moment, c'est un océan que l'on doit traverser au boulot.
(Surtout qu'on peut ajouter qu'il y a cumul de mandats car je suis aussi déléguée des parents d'élèves de la crèche et j'ai, là-bas également, quelques réunions à préparer).
Alors je m'interroge. Il est vrai que longtemps ces "votes" m'ont permis de me sentir aimée. Mais aujourd'hui finalement, ce qui motive mes candidatures (ou mêmes nominations sans candidature), c'est plutôt l'absence d'implication des autres.
Je ne comprends pas qu'aucun parent ne se sente suffisamment concerné pour poser sa candidature afin d'assister aux animations prévues, proposer des idées, des aménagements utiles pour nos petits, qu'aucun parent n'ait envie que l'espace réservé à nos enfants soit plus sain, plus joli, plus attrayant.
Et au boulot, même incompréhension: comment peut-on laisser faire les autres, au mieux, en évitant de les critiquer ou leur tirer dans les pattes alors que le but ultime est la sauvegarde de notre lieu de travail, l'insertion de centaines de jeunes touchés dans leur île à plus de 60% par le chômage?
Je rougis voire bégaie si je dois prendre la parole, me sens inculte sur des dossiers techniques et administratifs parce que je suis une prof de littérature.
Mais portée par le désir de combattre une forme d'injustice, je me trouve propulsée, encore une fois au premier plan.
Je mûris et découvre ainsi que je ne suis pas animée par les mêmes forces qu'autrefois, ce qui me prouve que j'ai grandi.
J'accepte la mission en tentant de ne pas redouter les critiques, les coups bas, les égoïsmes individuels qui nuisent à l'intérêt collectif.
Mais quelle énergie cela requiert, et comme je me sens fragilisée...
Et vous, le syndrome du délégué? Atteintes ou pas?
15 commentaires:
Je me retrouve dans tout ce que tu dis.
Je suis toujours estomaquée de voir à quel point les gens ont des avis sur tout, mais surtout pas envie de s'impliquer quand il est question de monter au créneau...
Signée : une ex-déléguée de classe aujourd'hui déléguée du personnel anéantie par la tâche... :-S
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Oups... J'oubliais de t'envoyer du courage et des félicitations pour tout cet investissement.
Puisse-t-il longtemps porter ses fruits !
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J'aurais tendance à être comme toi mais je ne sais pas prendre la parole!
J'ai été délégué de classe il y a longtemps, j'avais oublié ! J'ai été aussi très impliquée dans le conseil de crèche pendant 2 ans mais voir tous ces parents pas du tout impliqués ça m'a démotivée. Cette année je suis parents d'élèves, on va voir ce que ça donne !
Non je n'ai jamais été déléguée et je n'en ai jamais eu envie. Peut-être parce que même rougissante, j'ai toujours ouvert ma bouche pour dire ce que je pensais (sans avoir besoin de délégué). En classe parfois ce fut épique!!!
Et comme toi, je rouspète intérieurement quand je vois des personnes qui râlent haut et fort par derrière mais s'aplatissent quand il est temps de poser son avis et font silence.
Mais c'est comme ça, tout le monde ne peut prendre le risque de dire les choses...
Timide comm eje suis, j' ai toujours revé de faire de la politique, de defendre le plus faible, de l' ouvrir parce qu' il ya tellement de truc qui me revolte... D' aillleurs depuis peu je vis avec un delegué du personnel !!!
quand ma fille était à la crèche j'ai découvert avec surprise ce manque d'investissement des parents, je n'étais que simple membre du bureau (je ne veux pas prendre la parole en public ! ) et idem à l'école et là c'est mon mari qui est devenu trésorier et qui a eu du mal a trouver un remplaçant au bout de 3 mandats !!!!!
Comme Zaza, je suis si timide et incapable de prendre la parole en public... mais ça n'empêche pas les révoltes et les coups de gueule !!
Courage à toi !! Bizzzzz
j'ai été déléguée des parents d'élèves pendant un an, mais notre role était vraiment potiches, toues nos demandes restaient letres mortes car avant même les conseils d'école, les décisions étaient déjà prises... ca m'a dégoutée et je n'ai pas assez la grande gueule pour essayer de faire changer les choses...
Pas vraiment déléguée, mais toujours sur le front. Souvent çà se retourne contre moi mais je me sens si concernée que je ne peux m'empêcher de l'ouvrir...
J'aime m'engager et m'investir pour les autres ! Je te soutiens de loin, et je sais que tu auras les épaules, juste parce qu'il le faut !
oui j'avoue moi aussi j'ai ce syndrôme, d'ailleurs depuis que les enfants vont à l'école je suis parent d'élèves !!!
Anne Laure*: Ha oui, je suis représentante du personnel aussi ;) d'où mon post mais grosse étourdie que je suis, j'ai oublié de le préciser!
Je m'en doutais pour toi qu'on avait des similitudes sur ce coup là!
et merci pour tes encouragements!!
Aurélie: j'ai plus de facilités devant mes eleves, à jouer un role que devant une "vraie" assemblée...
Leoetlisa: oui, c'est désespérant... les dames de la crèche perséverent en mettant des boites à idées (jamais remplies) etc!
Moi c'est la seconde année consécutive à la crèche.
cHRYS: oui, je comprends bien mais je souffre des critiques que celui qui ose dire essuie ensuite. Du manque de solidarité et de franchise en somme.
zAZA: comme Mathieu alors?
Sur ton blog tu le fais plutot bien!
Sandrine: oui, c'est dingue ça tout de même. Je ne comprends pas...
Anuyka: Ha oui, alors tu vois que tu n'es pas si timide :)
Eddye: Là ça va, on peut dialoguer et nos requêtes sont entendues sinon oui j'imagine la souffrance et le manque d'interet que les parents peuvent porter à la chose!
Libelul: moi aussi, j'ai du mal à garder mes colères... et c'est plus sain parait il!
Océane: Merci, Mme coup de gueule en chef. j'ai adoré ton article et les remouds qu'il a pu créer... Quelle célébrité! tu prends cher pour des cours ;)
George: je m'en doutais :)
Pas en ligne de front car je ne me sens pas capable d'affronter les situations de prise de parole en public, mais je fais partie de l'association des parents d'élève de la maternelle de mes enfants depuis 3 ans et suis aussi déléguée des parents d'élèves (forcément, vu qu'il n'y a qu'une seule liste à chaque fois !). Et je confirme que nous sommes très peu nombreux et que c'est franchement démotivant de voir la non implication des autres parents.
"Ce sont toujours les mêmes qui s'y collent !" comme on dit.
Mais faut bien qu'il y ait des personnes pour le faire, parce que c'est pas pour nous faire reluire, c'est uniquement pour nos enfants.
Et puis si on y réfléchit, le système de la représentation et de la délégation de "pouvoir" est un des fondements de notre société et quelque-part, à ma toute petite échelle, je suis fière d'apporter ma petite pierre à l'édifice.
Bon courage pour toutes tes "batailles" !
je le serais, mais se battre, obtenir, et voir que les autres s'en fichent généralement ...
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